Le 13 août 1961, à 1h54 du matin, 15 000 soldats de l'Allemagne de l'est commencent à ériger un rideau de fer en barbelés puis une enceinte de béton, séparant la partie soviétique de Berlin de la zone occupée par les forces françaises, britanniques et américaines. Les lignes de chemin de fer seront bientôt coupées, les pavés des axes de circulation retournés, les fenêtres et les portes murées, les occupants des logements limitrophes évacués de force, tandis que des chemins de ronde et des miradors viendront compléter l'ensemble.

Le Mur de la honte, ainsi que le surnomment les médias partagent désormais la ville en deux, s'étendant sur plus de 100 km dont 43 intramuros.
La veille, le 12 août 1961, le conseil des ministres de RDA déclarait officiellement: «Afin de mettre un terme aux activités hostiles du revanchisme et militarisme de l’Allemagne de l’Ouest et de Berlin-Ouest, un dispositif de contrôle des frontières, tel qu’il est pratiqué par tous les états souverains, sera mis place à la frontière de la RDA, y compris sur la délimitation avec les secteurs d’occupation occidentaux à Berlin.» Il faut dire qu'entre 1945 et 1961, près de 3,6 millions d’Allemands ont quitté la zone d’occupation soviétique. La moitié d’entre eux choisissait Berlin-Ouest comme point de passage.
Le 13 août dans la soirée, le bourgmestre de Berlin, Willy Brandt, déclarait devant la chambre des députés: «(...) Sous le regard de la communauté mondiale des peuples, Berlin accuse les séparateurs de la ville, qui oppressent Berlin-Est et menacent Berlin-Ouest, de crime contre le droit international et contre l’humanité (...).»
Il faut attendre juin 1963 pour que s'exprime publiquement la solidarité occidentale lorsque le président américain, John F. Kennedy, se rend à Berlin et prononce un discours dont une phrase au moins a marqué la mémoire collective: Ich bin ein Berliner!
Entre le 13 août 1961 et le 9 novembre 1989 (date de sa destruction), on estime que 136 à 1347 personnes sont mortes en tentant de franchir le Mur de Berlin.