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Jeudi piraterie : Peter Easton

Peter Easton était un marin anglais devenu pirate par inadvertance. En 1602, ce cher Peter voguait entre Angleterre et Terre Neuve avec une lettre de marque de la reine Elisabeth lui donnant l'autorisation de protéger les flottilles de pêche anglaises, de couler les navires espagnols et autres fantaisies flottantes non identifiées voir françaises.

Tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que la guerre contre l'Espagne s'arrête. Exit les lettres de marque ! N'ayant pas reçu le fax annonçant la nouvelle, notre Peter continua ses forfaits contre les navires espagnols. Et voilà comment on passe de corsaire pour la reine à celui de pirate pour soi. Mais même au courant des nouvelles, Easton continue sur le chemin de piraterie en attaquant les convois d'or espagnol des Caraïbes à la Méditerranée.
Le pirate devient de plus en plus astucieux et se lance dans la guerre économique notamment grâce au blocus qu'il impose dans le canal de Bristol (Pays-de-Galles) : ce blocus va permettre aux ports anglais occidentaux de conserver leur importance tout en réduisant l'ambition des ports tournés vers l'Irlande et les Amériques. Ah ! quel bel exemple de symbiose quand les pirates des mers s'associent aux pirates de la finance.

Puis on retrouve Peter Easton partout, des côtes barbaresques aux Caraïbes en passant par Terre-Neuve où il a installé son quartier général à Harbour Grace plus exactement. A l'apogée de sa puissance il commande une flottille de 40 navires et 1500 hommes plus ou moins volontaires. A St John's (Terre-Neuve, Labrador), il fait prisonnier le magistrat de la ville Richard Whitbourne. Il le libère à condition que Whitbourne retourne en Angleterre pour demander son pardon à la reine. Pardon obtenu, mais Easton est déjà reparti pour l'Afrique du Nord harceler les espagnols. Et une grâce à la poubelle. Encore un problème de communication...

Puis Easton décide de se mettre à la retraite, il part sur la Cote-d'Azur et en Savoie (à Villefranche, il paraît...) et s'achète même le titre de marquis de Savoie. Il ne sera jamais inquiété par une quelconque justice.


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