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Ce que la petite tête d'Homo Floresiensis nous apprend sur l'évolution

Plus c'est grand, mieux c'est. En ce qui concerne la taille du cerveau, c'est en tout cas l'idée qui prévalait jusqu'ici... surtout dans la grosse tête des Homos Sapiens que nous sommes. Pourtant, une nouvelle étude, publiée dans la revue BMC Biology, montre que la grosseur du cerveau et des muscles n'ont pas toujours été une preuve d'évolution.

Depuis la découverte d'une petite Homo Floresiensis (surnommée Hobbit) en 2004, les scientifiques s'interrogent pour savoir comment ce spécimen a pu évoluer vers une espèce affublée d'une si petite caboche. Pour certains, c'est une aberration.
Le spécimen indonésien ne dépasse pas un mètre de haut et sa taille de son cerveau représente un tiers de celui d'un homme moderne. En dépit de cette différence de taille frappante, l'Homo Floresiensis a cohabité à côté d'Homo Sapiens pendant plus de 187 000 ans. Certains scientifiques ont avancé l'hypothèse que le Hobbit était un descendant d'Homo Erectus atteint de nanisme insulaire. Une seconde théorie penche pour une pathologie engendrée par une sur-dimension de l'hypophyse. D'autres encore, pensent qu'Homo Floresiensis est issue d'une lignée plus primitive qui aurait évoluée différemment.

Stephen Montgomery du département de Zoologie de l'Université de Cambridge, est l'un des co-auteurs de l'article de BMC Biology, publié en ligne le 26 janvier dernier. Il a étudié 50 spécimens de primates, dont 23 espèces éteintes. Il conclu que la sélection naturelle conduit généralement à une augmentation de la taille du cerveau mais que, dans certains cas, on observe un processus inverse.
Le cerveau des primates, réputé pour sa grande taille en comparaison avec les autres mammifères, varie beaucoup selon les espèces observées. Le cerveau d'un homo sapiens pèse autour de 1330 grammes, tandis que celui d'un petit lémurien (Microcebus murinus) atteint 1.8 grammes. Pourtant ces deux espèces pourraient descendre d'un ancêtre commun possédant un cerveau de masse intermédiaire.
Les chercheurs britanniques ont certes constaté que la tendance globale a été une augmentation de la taille du cerveau (soit 2,5% par million d'années). Cependant, ils ont également observé de nombreuses branches de primates dont la taille du corps et du cerveau ont diminué.
Selon le docteur Nick Mundy, la communauté scientifique doit se préparer à revoir ses préjugés.

Source:
Scientific American


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