Une équipe d'archéologues ghanéens et britanniques vient annoncer la découverte de sculptures, vieilles de 800 à 1400 ans, près du village de Yikpabongo au nord du Ghana. Ces statuettes en argile, témoignent de l'existence en Afrique de l'Ouest, d'une civilisation pré-islamique sophistiquée mais inconnue jusqu'alors.

Le site a fait l'objet de plusieurs campagnes de fouilles depuis le milieu des années 1980. Le professeur Timothy Insoll (Université de Manchester) a rejoint le projet Komaland, en 2007, à la demande du docteur Benjamin Kankpeyeng (Université du Ghana). Les chercheurs se sont focalisés sur une zone de 30 km2 et fouillés des centaines de tumuli à cercles de pierres. En janvier dernier, après 15 jours de recherche, ils ont exhumé 80 sculptures anthropomorphes et zoomorphes.
La position des statuettes, disposées au milieu de crânes humains, suggèrent que les monticules sont situés sur l'emplacement d'une ancienne nécropole ou d'un sanctuaire. Les mâchoires des défunts ont été extraites et placées à coté des squelettes. Par ailleurs, il semble que des statuettes aient volontairement été brisées. Il s'agit, de toute évidence, d'un rituel religieux. La technique de fabrication des figurines, en plusieurs tronçons emboités, témoigne de l'avancement de cette civilisation inconnue.

La prochaine étape du projet sera l'analyse des résidus de matériaux qui se trouvaient à l'intérieur des statues. Il pourrait s'agir de plantes médicinales, de sang ou de tout autre substance destinée à une cérémonie sacrificielle. Les travaux archéologiques sont malheureusement menacés par l'invasion des chasseurs de trésors, un problème récurrent depuis la découverte des Terracottas de Komaland en 1987 et qui se vendent des fortunes sur les marchés de Dakar, Paris ou New-York.
On sait peu de choses sur les civilisations pré-islamiques car il n'existe aucune source écrite. Pourquoi ont-elles disparues ? Les historiens pensent que les populations se sont converties à l'islam où qu'elles ont été victimes des marchands d'esclaves musulmans. Ils espèrent que l'analyse des statues leur permettra d'en savoir davantage sur cette civilisation perdue.

Sources: The Independant et BBC