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Toniná, l'une des plus grandes cités précolombiennes

Les travaux de restauration entrepris par l'INAH (Instituto Nacional de Antropología e Historia) sur le site de Toniná, dans l'état du Chiapas au Mexique (qui a connu son apogée entre 250 et 900 ap J.-C.), ont confirmé qu'il s'agit d'un des plus grands complexes architecturaux Mésoaméricains, avec ceux de Tikal et d'El Mirador au Guatemala. Par ailleurs, le Dr. Carlos Pallan Gayol, spécialiste de l'iconographie et de l'écriture hiéroglyphique Maya, a annoncé que des découvertes importantes avaient été réalisées, dans la partie nord-est de l'acropole, lors de la dernière campagne de fouilles.

Les chercheurs de l'INAH ont montré que l'Acropole, qui mesurait 75 mètres de haut, était composé de plusieurs structures et terrasses artificielles. A titre de comparaison, on peut citer la pyramide du soleil à Teotihuacan (Mexico) qui culmine à 65 mètres. Ils ont établi une carte du site en 3 dimensions de la section nord-est, confirmant que la superficie du site Maya était plus importante que les archéologues le ne soupçonnaient auparavant. Les pyramides étaient reliée entre-elles grâce à des routes situées au somment de la colline artificielle. Le noyau urbain s'allongeait sur 10 à 12 hectares (soit le double des premières estimations), ce qui correspond à toute la façade sud de l'Acropole.
Selon Emiliano Gallaga, le directeur du chantier de fouilles, le site de Toniná se distingue également par une structure unique en son genre, puisque les sept plates-formes intégraient des espaces dédiés aux différentes fonctions sociales, politiques, économiques et religieuses.

En janvier dernier, le journal mexicain El Universal a annoncé l'exhumation d'un sarcophage sur le site de Toniná. Les archéologues l'ont de daté de 840 à 900 après J.-C, soit une période charnière entre la fin de l'hégémonie Maya et le début de l'ère Toltèque.
Selon le Dr. Juan Yadeun Angulo, le coordonnateur du projet de conservation, cette découverte pourrait apporter de nouveaux éléments permettant de déterminer les causes du déclin de la civilisation Maya, qui a vécu de 2000 avant notre ère jusqu'à 1546. Plusieurs hypothèses ont déjà été évoquées, comme les luttes intestines (guerres et rébellions) ou la surexploitation de l'écosystème.

Peu de temps après l'exhumation du sarcophage, l'équipe de fouilles a mis à jour un mûr orné de glyphes. L'inscription, datée du 8ème siècle, a été trouvée à El Palacio, aussi nommée Casa de las Luciernagas (Le Palais ou la Maison des Lucioles). Outre ce texte mentionnant le nom complet du plus puissant seigneur de l'ancienne cité Maya, les chercheurs ont trouvé un portrait en stuc de K’inich B’aaknal Chaahk. Ce chef militaire a accédé au pouvoir vers 688. En 711, il a organisé le siège de la cité de Palenque, au cours duquel son armée s'est emparée du Seigneur ennemi, K'inich K'an Joy Chitam.
Ces découvertes sont essentielles puisqu'elles confirment que le palais de Toniná était le siège du pouvoir entre 680 et 715 après J.C. Les épigraphistes de l'INAH estiment, par ailleurs, que le texte devrait apporter un éclairage nouveau sur la grammaire Maya, car il présente des caractéristiques linguistiques peu connues.

Source: INAH


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