Faitologie (+ PLUS)

Michyleaks: des mercenaires italiens à la solde de la Chine.

L'histoire commence en 53 avant J.C. Marcus Crassus, général romain affronte les Parthes à la bataille de Carrhes au Sud est de la Turique. L'affrontement tourne à la boucherie pour l'armée romaine qui perd 30000 hommes (dont 20000 morts). Ici, la légende commence: des légionnaires romains auraient réussi à échapper au carnage. Pour éviter les Parthes, ils se seraient dirigés vers l'Est, vers la Chine, errant dans les steppes. Le mythe de la légion perdue débute.


Image: Vernato

Ils se seraient alors retrouvés dans une guerre opposant les Huns à l'empire chinois des Han. Les légionnaires se seraient engagés comme mercenaires pour le compte des Huns. Des chroniqueurs chinois rapportent en effet qu'un 36 av. J.C. la capture de troupes combattant en formation en tortue, typique des tactiques de guerre romaines. Ces légionnaires auraient ensuite été faits prisonniers puis intégrés dans la population locale.

2000 ans plus tard, des tests génétiques, menés sur une population chinoise, vivant en bordure du désert de Gobi, révèlent que 56% de leur ADN est d'origine caucasienne et qu'il est probable que ces populations descendent des rescapés de la légion perdue.

Conclusion sans doute trop hâtive pour le moment. Par contre il y a un passage de la légende à la théorie. En effet, le seul facteur génétique ne peut constituer une preuve de cette romanisation de population dans cette région de passage. Les Huns, par exemple, menaient déjà des razzias jusqu'au Caucase à cette époque et auraient très bien pu ramener avec eux des prisonniers ou alliés. Des connections entre empire romain et chinois sont établis de manière certaine en 166 ap J.C. avec l’envoi d'une ambassade romaine en Chine. Mais des relations commerciales étaient déjà établies entre les deux empires, avec notamment la présence de la soie chinoise à Rome, dès la milieu du 1er siècle av J.C. Pour retrouver la légion perdue, il faudra retrouver des preuves matérielles comme des armes, de la monnaie pour définitivement affirmer ou infirmer cette théorie.


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