Allez, continuons notre semaine pré-histoire avec la découverte sur le site de Malapa de fossiles humains. Cette région d'Afrique du Sud est connue pour posséder de nombreuses grottes et cavernes , plus de 500. Toutes ne recèlent pas des trésors archéologiques mais certaines ont révélé des restes d'hominidés essentiels dans la compréhension de l'évolution vers homo sapiens
Les résultats des fouilles dirigées par l'équipe sud-africaine de Lee Berger de l'Institut de l'Evolution Humaine de l’Université de Witwatersrant ont été publiés une première fois dans le journal Science en Avril 2010, ici et là. Les restes retrouvés montrent à la fois des traits modernes: large bassin, petites dents, doigts courts, et des traits plus archaïques: long bras, cage thoracique « primitive » proche de celle du gorille, et un cerveau de petite taille toujours proche de celui d'un gorille actuel. Ces fossiles ne correspondent pas au genre homo et se rapprochent plus de l’australopithèque.
Australopithecus sediba du site de Malapa, Afrique du Sud. Photo par Brett Eloff, Lee Berger et l'université de Witwatersrand.
La place de ces restes dans un arbre de l'évolution humaine est sujet à de nombreux débats. Certains le placent un dans le genre homo, d'autres dans le genre australopithèque. Actuellement ces fossiles ont reçu le nom de Australopithecus Sediba, mais n'ont pas de place définitive dans l'arbre de l'évolution. Dans une communication à l'American Association of Physical Anthropologists au début de mois, Lee Berger a apporté quelques précisions sur sa découverte. Les fossiles ont été retrouvés dans une fosse. Les chercheurs pensent que les individus ont sans doute glissé dans cette fosse ou s'y sont glissés sans pouvoir en ressortir. La grande nouvelle est le nombre de corps retrouvés. Initialement les archéologues pensaient avoir découvert 2 corps. Après une étude approfondie des fossiles, c'est 4 corps qui ont été enfouis dans cette fosse. Les deux femmes précédemment annoncées étaient accompagnées d'un enfant de 18 mois et d'au moins un autre adulte. Cette découverte permet ainsi d'avoir en une fois, une bonne idée du développement d'Australopithecus Sediba, de l'enfance à l'age adulte. L'étude de la cavité crânienne montre également que les Australopithecus Sediba possédaient un cerveau structuré de manière moderne. La datation des fossiles permet aussi de montrer que ces individus ont vécu en Afrique du Sud il y a 2 millions d'années. Cette date montre que ces Australopithèques ont vécu à la même époque que le genre Homo.
Australopithecus Sediba est pour le moment au centre d'un débat pour le placer dans l'arbre de l'évolution. Un développement parallèle de l’évolution des hominidés, un chaînon manquant en Austrolopithéque et Homo? Nul ne le sait et ne peut répondre à ces questions pour le moment. Le manque de matériel daté entre 2 et 2,5 millions d'années empêche en effet de relier clairement Homo à un type d'Autralopithèque précis.
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