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Les fossiles de Charles Darwin

Howard Falcon-Lang, paléontologue au Royal Holloway de l'Université de Londres, fouillait dans les archives du British Géological Survey (Observatoire Britannique de Géologie) à la recherche d'échantillons de bois fossilisés. Il ouvrit alors un tiroir marqué: "fossiles de plantes non identifiées". A l'intérieur, il découvrit une centaine de lames de microscopie: en fait des lamelles de pierre ou de fossiles polies. Et là, surprises, avec un S!


Parmis les lames, certaines portent des signatures. Sur l'une d'elles, on peut lire: C. Darwin Esq. Certaines de ces lamelles ont été collectées par Darwin lui-même lors de son voyage sur HMS Beagle. Les bases de la théorie de l'évolution sont posées par Charles Darwin dans le récit de ce voyage autour du monde (1831-1836). La majorité des autres pierres proviendraient des voyages du botaniste Joseph Dalton Hooker. J.D. Hooker, moins connu que Darwin, est pourtant un des grands aventuriers du 19ème siècle. Fils du botaniste, William Jackson Hooker, il profite des grandes expéditions du 19ème pour parcourir le globe à la recherche de la plante rare: Inde, proche-orient, USA, Antarctique... Il est aussi un grand ami de Darwin et l'incitera à publier ses théories. Parmi les autres signatures retrouvées sur les lames, il faut noter John Stevens Henlows, le mentor de Darwin du St John's College de l'Université de Cambridge (et beau-père de J.D. Hooker), et William Nicol. Ce dernier est un géologue de l'Université d'Edinburg qui a mis au point un méthode d'affinement des roches en lame. Ces lames, très fines peuvent ensuite être observées par transmission en microscopie. La lumière passe donc au travers de l'échantillon avant de pénétrer dans le microscope. Cette évolution, essentielle pour l'observation des roches, permet ainsi de voir la structure interne des minéraux.

Cette collection de pierres et de fossiles fut probablement constituée par J.D. Hooker entre 1846 et 1847 alors qu'il travaillait pour le British Géological Survey. A l'époque, il n'existait pas encore de système d'archivage. Ce système n'arriva qu'en 1848. J.D. Hooker, alors en Indes et Himalaya, laissa sa collection se perdre. Puis les échantillons du British Géological Survey subirent une succession de déménagements: Museum of Practical Geology à Piccadilly, South Kensington’s Geological Museum, et enfin le British Geological Survey’s de Nottingham.
Après presque 170 ans d'oubli, la collection est de nouveau d'actualité, renforcée par la présence de Darwin. Le site internet du British Geological Survey propose la mise en ligne de 33 de ces pièces.


Photos: British Géological Survey


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