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Poverty Point : richesse préhistorique des Amérindiens

Nous savons que l'histoire des Amériques n'a pas débuté avec la colonisation européenne. Avant que Christophe Colomb ne débarque au Nouveau-Monde, l'Amérique du Nord était peuplée depuis plus de 10 000 ans. Il y a environ 5 500 ans, ces populations ont commencé à élaborer des structures publiques à grande échelle.

Si le site de Watson Brake (près de l'actuelle ville de Monroe en Louisiane) est l'un des plus anciens, celui de Poverty Point (au nord de la Louisiane) est celui qui présente le plus d'intérêt. Depuis sa découverte en 1873, cet ensemble de talus artificiels a fourni de nombreux vestiges archéologiques prouvant l'existence d'une société pré-précolombienne organisée.

Vers 1760 avant notre ère, un groupe d'Amérindiens s'est installé sur les crêtes sablonneuses qui surplombent les marais riverains du fleuve Mississippi. La proximité du bayou leur fournissaient les moyens de subsistance nécessaires (poissons et plantes sauvages) à un établissement durable. Ce n'est qu'à la fin de la période d'occupation du site que ce peuple a commencé à fabriqué des poteries. En fait, il s'agit essentiellement de billes en argile dont la taille est proche d'une balle de ping-pong. Ils les plaçaient sans doute dans des paniers et s'en servaient le chauffage des aliments. La région leur fournissait en revanche peu de pierres pour la fabrication des armes. On suppose qu'ils s'en procurait auprès d'autres colonies.

Si cette description peut donner l'image d'un peuple primitif, il ne faut pas s'y fier. En effet, aux alentours de 1450 avant notre ère, cet humble groupe de chasseurs-cueilleurs a édifié une véritable plateforme architecturale, consistant en plusieurs buttes et cercles concentriques. Il a élevé des monticules de terre, comblé les ravins, puis édifié des habitations en terrasse à 1,50 de hauteur. Le cœur de la ville a occupé jusqu'à 200 hectares de surface à son apogée mais plus de 360 hectares ont été aménagés au cours des différentes périodes d'occupation du site. Le talus le plus élevé (le Mound A) atteint 21 mètres de haut. L'un de ses tertres forme une masse géante dont les contours rappellent ceux d'un oiseau. Les archéologues estiment qu'il a fallu déplacer entre 750 000 et 1 million de m2 de terre pour réaliser ce vaste ensemble architectural.

Les bâtiments qui occupaient le sommet de ces monticules était assez primitifs. Il en reste peu de traces, si on excepte les vestiges des foyers. Les maisons étaient sans doute construites en bois tressé comme des paniers en roseaux. Ce type de structures étaient assez communs dans la région sud du l'Atlantique et notamment sur les côtes du Golfe du Mexique qui était occupé par des camps de pêcheurs jusqu'au 18ème siècle. Les plates-formes concentriques représentaient sans doute un moyen efficace pour lutter contre les crues printanières qui affectent aujourd'hui encore le bassin inférieur du Mississippi (en particulier dans les zones de riziculture situées à l'est de l'Arkansas).

Les peuples indiens contemporains de la communauté de Poverty Point pratiquaient généralement le nomadisme. Ils se déplaçaient, de camps en camps, à chaque saison. Il semble que les premières sociétés agricoles du Sud-est étasunien soient apparues aux alentours de 3500 avant notre ère. Il s'agit en fait d'une première étape puisque les potagers étaient situés près des sites d'implantation estivale. Le premier établissement permanent apparaît à Etowah River Valley (en Géorgie) entre -500 et - 400. De nombreuses tribus indiennes, originaires des plaines de l'ouest et de la région des Grands Lacs, ont maintenu la tradition migratoire jusqu'au début du 19ème siècle.

Le site de Poverty Point a été abandonné aux alentours de 740 avant J.C. Les archéologues n'ont pas encore découvert la cause de cette disparition. Il n'y a aucune évidence de changement climatique drastique ou de traces de destruction soudaine des bâtiments. Les scientifiques ne savent pas non plus ce que sont devenus les habitants de Poverty Point. Ont-ils migré ailleurs ? Sont-ils les ancêtres d'une tribu indienne contemporaine ? On ne possède pas de squelette permettant une analyse génétique ou d'établir un portrait robot de ces Amérindiens.

Poverty Point a été classé National Historic Landmark par le Département de l'Intérieur des États-Unis en 1962, puis sur le National Register of Historic Places en 1966. Le site est néanmoins ouvert aux visiteurs.



Source : Examiner.com

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