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L'affaire du crâne d'Hitler: les services secrets russes démentent

Il faut croire que même l'ADN du Führer soit toxique. Plus de 60 ans après sa mort, les ossements d'Hitler, conservés à Moscou, crées une fascination malsaine et relance la théorie du complot. En septembre dernier, des scientifiques américains ont annoncé que le crâne était en réalité celui d'une femme, sans doute celui de sa maîtresse Eva Braun (cf: Hitler, ce n'est pas elle!). Or, le conservateur des archives du FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie), Vasily Khristoforov, a accordé une interview à l'agence Interfax, lundi dernier, dans laquelle il réfute les résultats des analyses ADN.

Le général Khristoforov, qui n'avait pas fait de commentaire sur le documentaire diffusé par la Chaîne History Channel il y a deux mois, a finalement décidé de revenir sur les événements qui aurait suivi le suicide d'Hitler dans son blockhaus.
Les corps d'Adolf Hitler, Eva Braun et de la famille Goebbels ont été découvert par l'armée soviétique en mai 1945. Le premier, celui du Ministre du Reich à l’Éducation du peuple et à la Propagande, Joseph Goebbels, a été exhumé le 2 mai dans le jardin de la chancellerie ; ceux de sa femme et de ses enfants, le lendemain. Les corps du Führer et de sa maîtresse ont été découverts, en dehors du fameux blockhaus où ils s'étaient donnés la mort, dans le cratère d'un obus d'artillerie. On pense qu'Hitler se serait suicidé d'un coup de pistolet après avoir ingurgité du cyanure, le 30 avril 1945 à l'approche des forces soviétiques. En juin de la même année, les Russes auraient enterrés les corps dans une forêt près de Rathenau. Huit mois plus tard, une garnison stationnée à Magdebourg aurait reçu l'ordre de les déplacer.
Selon Vasily Khristoforov, les archives secrètes russes indiquent que le chef du KGB, Iouri Andropov, avait obtenu l'autorisation du Parti pour lancer une opération visant à se débarrasser définitivement des dépouilles d'Hilter, d'Eva Braun et de Joseph Goebbels. Cette manœuvre était dictée par la crainte que le lieu de sépulture du Führer ne deviennent un lieu de culte pour ses partisans. L'opération, dont le non de code était « Archives » fut conduite par un petit groupe d'agents spéciaux du KGB à Magdebourg en Allemagne de l'est où les corps avait été inhumés dans le plus grand secret en février 1946. Deux rapports concernant la mission ont été consignés dans les archives russes après son exécution le 4 avril 1970. Le premier document se rapporte à l'ouverture de la tombe du leader nazi et, le second, à la destruction de sa dépouille. Les ossements ont été brûlés près de Schönebeck à 11 km de Magdebourg, puis jetés dans la rivière Biederitz. Seuls un crâne et une mâchoire ont été rapportés en Russie.

Interrogé sur l'étude réalisée par l'archéologue Nick Bellantoni et la généticienne Linda Strausbaugh, de l'Université du Connecticut, le général Khristoforov rappellent que les chercheurs n'ont pas demandé l'autorisation du FSB avant de prélever les échantillons d'ADN. Leur provenance reste donc douteuse. Par ailleurs, la mâchoire, qui a fait l'objet de comparaison avec le dossier dentaire d'Hitler, est conservée aux Archives du FSB et n'a jamais été présentée au public.
En revanche, le crâne présentant une trace de blessure par balle, a été exposé à Moscou, il y a 9 ans, dans le cadre d'une exposition sur la seconde guerre mondiale. A l'époque, le directeur des Archives Nationales, Sergei Mironenko, avait assuré aux médias que le squelette était authentique. Il précisait que les documents d'archives apportaient la preuve irréfutable que le dictateur allemand ne pouvait pas avoir survécu et encore moins pris la fuite. La théorie selon laquelle, Hilter aurait bénéficié d'une chirurgie esthétique avant de se réfugier en Amérique du Sud est donc sans fondement.
Vasily Khristoforov surenchérit. La mâchoire d'Hitler est conservée aux Archives du FSB et son crâne aux Archives Nationales. Ce sont les seules preuves matérielles au monde de la mort du Führer. Si le général Khristoforov insiste c'est pour éviter de donner prise aux nostalgiques du IIIème Reich. Hitler est bien mort en 1945. S'il n'y a pas de tombe, il n'y a pas de lieu de culte potentiel pour ses partisans.

Au procès de Nuremberg, la question de la sépulture des nazis s'étaient déjà posée aux procureurs. Le 16 octobre 1946, après l'exécution par pendaison de 10 leaders nazis, il fut décidé d'incinérer les corps puis d'éparpiller leurs cendres dans la campagne bavaroise. Personne ne sait exactement où. L'incertitude est la meilleure d'assurance, comme le prouve l'exemple de la sépulture de Bénito Mussolini. Après avoir été abattu par les partisans communistes, le Duce fut pendu à l'extérieure d'une station essence milanaise avant d'être enterré dans une parcelle anonyme. Son corps fut cependant exhumé en 1946 par les néo-fascistes puis transporté dans un couvent où il fut conservé secrètement jusqu'en 1957. A l'issue d'une campagne menée par l'extrême droite italienne, il fut rapatrié dans sa ville natale de Predappio. Comme on pouvait s'y attendre, sa tombe est devenu le lieu d'affrontements violents entre les partisans de Mussolini et les mouvements anti-fascites.



Sources : CNN et Times On Line
Image : Reconstitution numérique. A quoi Hitler aurait-il ressemblé s'il avait survécu jusque dans les années 60. Daily Mail

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