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Le dangereux Code Platon

Code secret, religion et théorie du complot... voici une annonce qui ressemble à un scénario de roman de Dan Brown. En effet, un historien des sciences de l'Université de Manchester, au Royaume-Uni, prétend avoir décrypté « le Code Platon », des messages symboliques cachés dans l'œuvre du philosophe Grec. A priori, rien de bien méchant. Sauf, qu'en fouillant un peu, on s'aperçoit que tout ceci est peut-être moins anodin qu'il n'y paraît.

Dans un article publié dans la revue Apeiron, le Dr. Jay Kennedy présente une théorie selon laquelle Platon utilisait un système de cryptage, dont la clé lui aurait été transmise par les disciples de Pythagore.
Sur le site Internet de l'Université Paris VI, Laurent Mazliak explique comment, un siècle plus tôt, le mathématicien eût une illumination: « Se promenant devant la boutique d'un forgeron, il fut frappé par le fait que les garçons de la forge, frappant sur la même enclume, en tiraient des sons très différents. Comparant la seule caractéristique qui différaient parmi les marteaux, à savoir combien ils pesaient, le philosophe fit la découverte qui lia à jamais la musique (ou plutôt le phénomène sonore) à la science des nombres: les intervalles musicaux étaient en correspondance avec la masse des marteaux. Par exemple, en frappant l'enclume avec un premier marteau, et un autre deux fois plus lourd, on obtenait une octave. Si on frappait avec un marteau de 8 livres, et un autre de 12 livres (rapport 3/2) on obtenait une quinte etc...»
Le professeur Kennedy prétend que Platon se serait inspiré des travaux de son prédécesseur pour donner une structure musicale à son œuvre. Après cinq années passées à étudier les textes du philosophe, le chercheur pense avoir trouvé la preuve que Platon aurait volontairement placé des groupes de mots selon un schéma pré-déterminé. Sur son ordinateur, le chercheur a reconstitué les manuscrits de Platon selon leur forme originale, c'est-à-dire des lignes de 35 caractères sans espace ni ponctuation. A quelques exceptions près, la structure des dialogues seraient basée sur des multiples de 1200. Il compte ainsi 1200 lignes dans L'Apologie de Socrate; 2400 dans Protagoras ou Cratyle, 3600 dans Gorgias, 12 000 dans La République... Nous savons que dans la Grèce Antique, les scribes étaient payés à la ligne et que les textes étaient divisés en stychos, correspondant à une longueur de douze pieds. Mais, selon le Dr. Kennedy, le philosophe grec aurait utilisé cette méthode pour intégrer des messages secrets à intervalles réguliers et garder une trace de leur position dans le texte. Ce système stichométrique utiliserait les douze notes de la gamme musicale grecque. Certaines seraient harmoniques, d'autres dissonantes. Les premières seraient associées aux scènes d'amour ou aux rires; les secondes aux épisodes guerriers, à la mort ou aux cris de douleur. Cette musique serait la clé du symbolisme de Platon.
Jay Kennedy (John Bernard Kennedy, Jr de son vrai nom) ajoute que le Code Platon anticipe de 2000 ans la révolution scientifique et la conception mathématique de la nature d' Isaac Newton. Le philosophe aurait ainsi découvert que le grand livre de la nature peut s'écrire en langage mathématique et le décryptage du message codé permettrait d'établir une relation entre science et religion. L'une des maximes de Platon n'était-elle pas : «Dieu, toujours, fait de la géométrie.»

Tout ceci semble bien énigmatique. Une question vient à l'esprit. S'agit-il d'établir la preuve d'un ordre scientifique de la nature? C'est-à-dire l'évidence d'un dessein divin ? Sur la page personnelle du professeur Kennedy, on peut lire: « Aujourd'hui, nous entendons beaucoup parler de la guerre culturelle qui opposent croyants et athées; ceux qui, d'un coté, souhaitent donner un sens à notre monde, et ceux, qui de l'autre, soutiennent le matérialisme et l'évolution » (autrement dit les théories de Darwin). Les journalistes ont reproduit dans leurs articles une autre citation de M. Kennedy: « Je n'était pas en possession d'une Pierre de Rosette. Je devais donc présenter des résultats rigoureux, basés sur des preuves solides et claires. (..) J'étais très excité. C'était un peu comme si, en ouvrant une tombe, j'avais découvert de nouveaux évangiles de la main même de Jésus Christ ». Il explique, par ailleurs, que les idées de Platon présentaient une menace pour la religion grecque puisqu'il considérait que l'Univers était gouverné par les lois mathématiques et non par les Dieux de l'Olympe. Socrate, avant lui, n'a-t-il pas été condamné pour hérésie? On doit donc comprendre qu'il ait préféré se faire discret lorsqu'il s'agissait de diffuser des doctrines religieuses.

La plupart des universitaires rejettent la théorie selon laquelle un code serait dissimulé dans l'œuvre de Platon.

Sources: Science Daily et Guardian

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