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Le musée des Eunuques

C'est un petit musée, situé dans le district de Shijingshan à Pékin. Peu de gens y prête attention et les visiteurs masculins ont tendance à adopter un profil bas. Le site est en effet consacré à l'histoire deux fois millénaire des eunuques.

Construit en 1998, et récemment rénové, le musée a été bâti autour de la sépulture de Tian Yi (1534-1605), un eunuque de haut rang qui vécut sous la dynastie des Ming (1368-1644). Dans un espace de la taille d'une grande maison (600 m2), 5 salles d'expositions offrent un bref aperçu de la pratique de la castration en Chine, depuis les premiers eunuques, l’émergence d'une classe sociale singulière et puissante, puis la disparition de son dernier représentant, Sun Yaoting, en 1996.

Le mot eunuque vient du grec ancien et signifie gardien du lit. En Chine, on procédait généralement à l'ablation des testicules mais aussi du pénis des jeunes hommes. Cette opération leur ouvrait les portes des maisons royales et de l'aristocratie. Elle visait à s'assurer que les serviteurs seraient dans l'impossibilité de trahir leurs maîtres en s'invitant dans la couche des concubines.

L'origine réelle de cette tradition reste obscure, mais on sait que la castration était aussi pratiquée en Grèce, en Égypte, à Rome, en Perse et en Turquie. C'est néanmoins en Chine qu'elle se perpétue le plus longtemps, puisqu'elle voit le jour sous la dynastie des Xia (de 2205 à 1767 avant l'ère chrétienne) ou des Shang (de -1767 à -1122) et disparaît avec le dernier empereur, Xuāntǒng ou Aixinjueluo Puyi (1906-1967), qui abdique en 1912.

Le système des eunuques atteint son apogée sous la dynastie des Ming (1368-1644), lorsqu'ils contrôlent de facto le pouvoir impérial, maîtres de leur propre parti, ainsi que de leur police secrète, et contrôlant même l'accès des officiers à la cour. A la fin de l'ère Ming, il fallait soudoyer les eunuques pour obtenir une audience auprès de l'empereur. Sous le règne de Chongzhen ou Zhu Youjian (1611-1644), le dernier représentant de la dynastie, on estime le nombre des eunuques à plus de 100 000. Ceux-ci sont si puissants que Li Zicheng, le chef de la révolte paysanne qui met fin à la dynastie Ming, se débarrasse d'eux dès son arrivée au pouvoir.

L'une des salles du musée est consacrée aux eunuques les plus célèbres, parmi lesquels Zheng He (1371-1433), diplomate, explorateur et amiral qui commanda plusieurs expéditions maritimes en Asie et en Afrique. La liste comprend également Cai Lun (vers 50-121), haut fonctionnaire de la cour impériale à qui on attribue l'invention du papier.

Sources: World Blog et China Today

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