L'archéologue britannique Howard Carter à trouvé le masque d'or de Toutânkhamon (v. -1345 / v. -1327) en 1925. Le photographe du Metropolitan Museum of Art, Harry Burton, a immortalisé cette extraordinaire découverte grâce à une série de clichés en noir et blanc, réalisés dans la tombe du pharaon, exhumée trois ans plus tôt. Les funérailles de Toutânkhamon se sont déroulées moins d'une décennie après la turbulente période religieuse qui a vu l'émergence de l'art armanien, sous le règne d'Akhénaton (v. -1355 / v. - -1337).
Bien que le père de Toutânkhamon professait le culte exclusif de Rê-Horakhty (littéralement qui est dans Aton), le disque solaire, les pratiques polythéistes des ages anciens persistèrent sous son règne et après sa mort. La momification faisait partie de ces rites. Il s'agissait d'un processus compliqué, réservé aux prêtes, qui nécessitait 70 jours de préparation. En dépit de sa brève conversion au monothéisme, Akhénaton fût lui aussi momifié. Par ailleurs les convictions religieuses du pharaon ne s'appliquèrent ni à sa famille ni à ses sujets.
Le masque funéraire de Toutânkhamon a été placé sur la tête et les épaules de la fragile dépouille. Il a été imprégné de résine avant que les restes sacrés du jeune souverain ne soient placés dans le plus petit des trois sarcophages emboîtés. Recouvert de deux feuilles d'or, le portrait idéalisé de Toutânkhamon pèse environ 10 kg. Son effigie, au visage serein, est étonnamment similaire à l'une des figurines en bois (ouchebtis) qui se trouvait dans sa tombe. Le trésor en comptait plus de 400. Les inscriptions hiéroglyphiques de la statuette indiquent qu'elle devait remplir une fonction agricole quotidienne, dans l'au-delà, au nom de Toutânkhamon.
Le masque est constitué du Némès, la coiffe emblématique des pharaons de l'Ancien Empire. Sur le front, on distingue la déesse vautour Nekhbet et la déesse cobra Ouadjet, qui symbolisent la domination du pharaon sur la Haute et de la Basse Égypte. Ces ornements protecteurs sont constitués d'or massif, de faïence bleue, de quartz translucide, de cornaline (quartz rouge) et de lapis lazuli. L'arrière du couvre-chef se termine par une tresse, partant de la nuque au milieu du dos. Sous le Némès, Toutânkhamon porte un collier de 12 rangés de pierres ornementales. Chaque extrémité est décorée d'un fermoir avec une tête de faucon (Horus) en or.
Le masque de Toutânkhamon semble être un portrait fidèle du jeune roi. Ses yeux sont constitués d'obsidiennes noires et de quartz blanc. Les lèvres charnues, le nez et le menton rappellent les traits de la momie du pharaon. Le kohl, qui souligne les yeux d'un large trait noir, servait à les protéger de la lumière intense du soleil. Les lobes d'oreilles sont percés et ornés de bijoux. Enfin, le masque funéraire porte une barbe amovible, emblème du statut sacré du pharaon. Elle est ornée de faïence bleue.
Pour les anciens Égyptiens, l'or était la chair même des dieux. C'est, par ailleurs, un matériau malléable, idéale pour la fabrication du masque funéraire de Toutânkhamon. Le pharaon défunt est assimilé à Osiris, le juge des morts. Une série de textes magiques sont gravés sur les épaules et dans le dos du masque funéraire. Parmi eux, les chercheurs ont distingué un extrait du chapitre 151 B du Livre des morts, une collection d'incantations destinées à guider le défunt dans son voyage vers l'au-delà. Le sort identifiait les différentes parties du corps aux principales divinités qui les protégeaient.
Source et images: Art Museum Journal