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Les tours tribales d'Ingouchie

La petite république d'Ingouchie (4 000 km2) est située à l'est du Caucase, entre la Géorgie, l'Ossétie du Nord et la Tchétchénie. Son paysage est marqué par la présence de tours, dont l'architecture est unique. Ces bâtiments, utilisés à la fois pour la surveillance et la défense du territoire, servaient aussi d'habitations. La plupart du temps, les tours ont donc été érigées au sommet des rochers et à proximité des terres fertiles.

Le choix du site étaient primordial et devait répondre à plusieurs critères. Après avoir sélectionné un lieu suffisamment élevé, les bâtisseurs soumettaient le site à plusieurs tests. Le premier consistait à y verser du lait. Si le liquide était trop rapidement absorbé par la terre, cela signifiait que le sol était trop mou et qu'il ne pourrait donc pas soutenir une lourde tour en pierre. Si, à l'inverse, le lait restait en surface, alors on considérait que le sol était assez solide. Néanmoins, le site devait être soumis à un second test. A la nuit tombante, on faisait monter un taureau ou un mouton sur le promontoire. Si l'animal s'endormait et passait une nuit paisible, on décrétait que le site était propice à une vie de famille. Le dernier critère de choix, concernait l’accessibilité au site. Il devait être difficile et compliqué afin de minimiser les possibilités d'attaques.


Tous le clan prenait part aux travaux. Ceux-ci étaient supervisés par le bâtisseur le plus expérimenté de la famille. Il arrivait cependant qu'on embauche de la main d’œuvre extérieure, car la tour devait être achevée dans l'année (sous peine d'être considérer comme faible par ses voisins). La construction des tours constituait en effet un dur labeur. Non seulement il fallait trouver d'énormes pierres, mais aussi les acheminer jusqu'au site puis les hisser à une hauteur considérable (30 mètres en moyenne). Les premières ont été réalisées sans mortier, mais le sable et l'argile ont peu à peu fait leur apparition. Le bois, utilisée dans la fabrication des planchers, était le plus souvent du chêne. De même, les portes et les échelles extérieures (qui desservaient les différents étages) étaient en bois.


Les tours comptaient généralement trois à quatre étages. Le rez de chaussée était utilisé comme hangar, garde-manger ou comme étable ; tandis que le premier étage, équipée d'une cheminée, servait de chambre. L'espace situé autour du foyer jouait un rôle essentiel dans la vie de la famille et de la communauté. On y préparait les repas et il servait de lieu de réunion. Les niveaux supérieurs abritaient d'autres pièces destinées à recevoir les visiteurs, à l'exception du dernier étage qui jouait également un rôle essentiel dans la défense du bâtiment. On y stockait des armes et des munitions. Il était également utilisé pour envoyer des signaux aux tours voisines et les prévenir d'un danger imminent. Les tours possédaient toutes un souterrain qui permettait au clan de s’enfuir en cas d'attaque. Enfin, des cryptes ont été construites à proximité des tours pour l'inhumation des défunts.


Une centaine de structures en pierre se dressent encore en Ingouchie, telles des sentinelles qui continueraient de protéger les gorges de la montagne. L'ensemble du territoire de la république à été inscrit au patrimoine national historique et architectural. Les tours accueillent chaque année de nombreux touristes.

Sources: English Russia et From Russia With Love

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