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Bonne année spatiale !

Pour compléter notre collection de cartes postales du père-noël russe dans l'espace, notre cabinet de curiosités s'enrichit aujourd'hui d'une série d'illustrations chinoises. Cette sélection comprend notamment des cartes de Nouvel An des années 1960 à 1990, célébrant les défis de l’astronautique.

Nous verrons, à travers un bref historique, que la République Populaire de Chine s'est substituée à l'ex-URSS dans la compétition pour la conquête spatiale l'opposant aux Américains jusqu'au milieu des années 1970. En 2003, en effet, la Chine est entrée à son tour dans le club très fermé des pays ayant envoyé des hommes en orbite autour de la Terre. Ce nouvel acteur de la guerre des étoile a par ailleurs annoncé un programme spatial très ambitieux pour l'avenir.




Le 15 octobre 2003, le succès de la capsule Shenzhou-5 (qui signifie en chinois le divin vaisseau), transportant à son bord le taïkonaute Yang Liwei, représente un pas de géant dans le programme spatial Chinois. Il débute en octobre 1956 avec l'ouverture de l'Institut N°5, dédié à la recherche sur les missiles et les fusées. Le premier résultat concret du projet est le lancement, entre 1964 et 1966, de cinq fusées sondes transportant des centaines de spécimens biologiques. En 1969, lorsque l'Américain Neil Armstrong débarque sur la lune, le peuple chinois n'en ai pas informé. En revanche, la même année, débute une campagne de recrutement de taïkonautes, sélectionnés parmi les pilotes de chasse de l'armée. Quelques mois plus tard, un groupe de 20 personnes est nommé, parmi lesquels Dong Xiaohai, Fang Guojun, Lu Xiangxiao et Wang Zhiyue.
Le 24 avril 1970, les Chinois célèbrent le lancement de Dong Fang Hong-1 (littéralement l'Orient rouge), un satellite artificiel équipé d'un émetteur et diffusant sans interruption l'hymne national du même nom. Ils devancent de quelques mois la mise en orbite du satellite japonais Osumi et entrent dans la cour des 5 puissances spatiales. La réussite de la mission est entièrement attribuée à Mao Zedong (1893-1976) qui a su si bien guider les scientifiques. En réalité, le père de ce missile est Qian Xuesen (1911-2009), un ingénieur qui a travaillé pour le Jet Propulsion Lab à Pasadena en Californie, avant d'âtre expulsé des États-Unis. Les américains le suspectaient de sympathie communiste.



En dépit de la crise politique (milieu des années 1960-début 1970), marquée par la Révolution culturelle, le programme spatial chinois se poursuit donc mais toujours avec un retard technologique par rapport à ses concurrents soviétiques et américains. En 1975, les Chinois sont donc les troisièmes à envoyer un satellite récupérable dans l'espace. En 1978, Deng Xiaoping (1904-1997) revient au pouvoir et un rapprochement sino-américain s'amorce au début des années 1980. Quatre ans plus tard, un accord est même signé avec la NASA. Le projet est néanmoins avorté en raison de la catastrophe de Challenger en janvier 1986. Cette même année, les Chinois décident de se tourner vers les soviétiques, élaborant des projets de vols en coopération qui n'aboutiront pas non plus, puisque l'URSS est en pleine Perestroika. En 1988, la Chine lance finalement son premier satellite météorologique, Feng-Yun (littéralement vent nuage). Mais le programme spatial prend réellement son envol sous Jiāng Zémín, le 7e président de la République populaire de Chine. En 1992, la Chine se fixe pour objectif le lancement d'une capsule habitée mais non dirigée et d'une navette pilotée par un taïkonaute. Il s'agit du projet 921, rebaptisé Shenzhou. Cette navette doit néanmoins beaucoup à la technologie russe, et notamment à Soyouz dont elle a récupérée plusieurs éléments, parmi lesquels la tour de sauvetage, les volets aérodynamiques, le contrôle thermique, le système de survie, le système d'amarrage, etc. On connait déjà le succès remporté par la mission Shenzhou-5, renouvelé le 12 octobre 2005 avec le lancement Shenzhou-6 avec à son bord deux taïkonautes, Fei Junlong et Nie Haisheng. En 2008, la troisième mission habitée de la république populaire de Chine, Shenzhou-7, décolle depuis la base de Jiuquan. Les taïkonautes Zhai Zhigang, Liu Boming et Jing Haipeng reviennent sur terre après un vol de 68 heures, comprenant une sortie de 20 minutes dans l'espace.




Dans l'avenir, le programme spatial de la Chine devrait s'articuler autour de plusieurs axes, à savoir l'observation de la terre (satellites de télécommunication, météorologiques et de télédétection), développement des vols habités (programme Shenzhou) et exploration lunaire (sondes spatiales Chang'e, fusées Longue Marche, etc) et exploration de mars à partir de 2015.
Tandis que Barack Obama a annoncé l'abandon du programme Constellation de la NASA, prévoyant un retour sur la Lune à l'horizon 2020, et un recentrage de l'agence spatiale américaine sur l'exploration d’astéroïdes plus proches, la Chine a prévu de lancer les vaisseaux spatiaux Shenzhou-8 et Shenzhou-9 en 2011-2012. Le premier est un module sans pilote, qui doit s'amarrer à à la station spatiale Tiangong-1 (Palais céleste en chinois) dans le courant du second semestre de 2011. En revanche, l'équipage de Shenzhou-9 sera composé de deux ou trois taïkonautes sélectionnés parmi les 14 premiers taïkonautes du pays, dont six sont déjà allés dans l'espace. Le lancement du vaisseau spatial dépendra du succès de la mission Shenzhou-8. Par ailleurs la Chine a débuté une nouvelle campagne de recrutement au sein de l'Armée Populaire de Libération, dont le groupe inclus les deux premières femmes taïkonautes du pays.
En ce qui concerne l'exploration lunaire, la Chine prévoit de lancer sa troisième sonde lunaire non habitée, Chang'e-3, en 2013. Une mission de collecte d'échantillons, Chang'e-4, est également programmée d'ici 2020. Enfin, une mission habitée est envisagée entre 2025 et 2030.



Images: Chinese Posters

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