Si vous n’avez rien de prévu cet été, vous pouvez toujours postuler comme bénévole sur le site internet de l’Helike Society, afin de participer aux fouilles qui se dérouleront entre le 16 juillet et le 24 août 2012 à Helike en Grèce. Ce site archéologique est situé à 7 km environ de la ville d’Aigion, au nord du Péloponnèse (Achaïe), sur le golfe de Corinthe.
La cité d’Helike, qui fut longtemps une légende et le sujet de controverses scientifiques, a été redécouverte en 2001 par les équipes du Dr Dora Katsonopoulou, présidente de l’Helike Society et du Dr. Steven Soter, astrophysicien au musée d’Histoire Naturelle de New-York. L’ancienne cité grecque, surnommée la ville de Poséidon (à cause d’un temple et d’un sanctuaire dédiés au dieu des tremblements de terre et des océans en furie) , avait en effet été submergée par les eaux, après un tremblement de terre et un tsunami survenus en 373 avant J.C. Selon les sources historiques et littéraires, les ruines d’Helike étaient encore visibles plusieurs siècles après la catastrophe. Certains auteurs grecs et romains (comme Strabon ou Ovide) ont même pensé qu’ Helike pouvait avoir inspiré la légende d’Atlantis.
Les archéologues se sont basés sur les témoignages de Pausanias le Périégète (vers 115-180) et de Ptolémée (vers 90-168) qui localisaient le site à proximité d’Aigion. Une série de campagnes sous-marines ont débuté dès 1988, avec l’aide de l’océanographe américain Paul Kronfield. Bien que les résultats de l’étude par radar n’aient pas été concluants, les chercheurs se sont entêtés et ont procédés à de nouvelles recherches s’appuyant sur des méthodes géophysiques. Les sondages réalisés ont permis d’exhumer de nombreux fragments de céramiques antiques et plusieurs preuves d’occupation humaine sur une zone de 2 kilomètres carrés.
A l’été 2000, lorsque les chercheurs ont obtenu l’autorisation de réaliser des fouilles plus poussées, ils avaient déjà accumulé un ensemble substantiel de preuves archéologiques pour les guider dans leurs investigations. L’année suivante, les archéologues ont creusé des tranchés de 3 mètres de profondeur dans le village de Rizomylos. Ils y ont découvert des fragments de murailles, de poteries et de statuettes datant du 4ème siècle avant J.C. Ceux-ci étaient recouverts d’une épaisse couche composée d’argile et de coquilles de mollusques. Les ruines montrent que le site a été détruit par un tremblement de terre et un tsunami. A 150 mètres de là, les chercheurs ont exhumés une série d’édifices et d’artefact datant de Premier Âge de Bronze (vers 2600-2300 av. J.-C). Dans cette couche située à 4-5 mètres de profondeur, ils ont trouvé des bâtiments flanqués de rues pavées, ainsi que de nombreuses poteries de formes diverses. Le site, qui se trouve en dessous de la nappe phréatique à environ 1km de la ligne de rive actuelle, semble avoir connu un destin similaire à la cité datant de la période classique. Il semble avoir été submergé par les eaux, il y a plus de 2 000 ans. En 2003, la fondation Helike, basée à New-York, a levé des fonds afin d’acquérir les champs situés dans la zone d’investigation archéologique, et l’année suivante, Helike a été inscrit sur la liste du World Monuments Fund qui répertorie les 100 sites historiques les plus menacés.