Depuis des siècles, les pyramides d'Égypte fascinent et inspirent toutes sortes de théories. En 1997, l'égyptologue américain, Mark Lehner a publié un catalogue exhaustif de ces monuments ("The Complete Pyramids", Thames & Hudson) qui fait aujourd'hui autorité dans le monde universitaire. Le très médiatique gardien de la nécropole de Gizeh, le docteur Zahi Hawass, propose quant à lui, un ouvrage de vulgarisation qui couvre l'histoire de la quatrième dynastie (vers 2575-2465 avant J.C.).
Le livre de Zahi Hawass est divisé en cinq parties qui sont une chronologie (à l'exception de la quatrième) des différents stades de construction du complexe de Gizeh et des pharaons qui s'y sont succédés: "L'aube de la quatrième dynastie", dédiée au roi Snéfrou, "Le règne du Dieu soleil", consacrée à Khéops, "Les héritiers de Khéops", évoquant les pharaons Djédefrê, Khéphren et Mykérinos, "Les constructeurs de pyramides à Gizeh", qui s'intéresse à la vie quotidienne des ouvriers, et "La fin d'une ère".
Afin de stimuler la curiosité de son lectorat de néophytes, le Secrétaire Général du Conseil Suprême des Antiquités Égyptiennes utilise un procédé littéraire qui fait l'originalité de son essai. Chaque chapitre du livre est introduit par une scène imaginaire qui pourrait aussi bien figurer dans un roman historique. Le premier chapitre commence avec ces mots:
«Le roi Snéfrou était satisfait. Son frère Rahotep, un beau jeune homme énergique aux cheveux noirs et à la moustache débonnaire, était de retour d'inspection de la frontière sud en Nubie, chargé de butins. Les Nubiens n'avaient manifesté que peu d'opposition et s'étaient rendus avec peu d'effusion de sang. La puissance du roi égyptien était légendaire dans les pays étrangers et l'arrivée de ses troupes bien entraînées, s'engouffrant dans les failles rocheuses de la première cataracte avec rapidité et efficacité, avait répandu la terreur dans le cœur des ennemies. Sept mille hommes et femmes en bonne santé s'étaient rendus d'eux-même à l'expédition royale, avec deux cent mille précieuses têtes de bétail. Ces familles seront aménées à travailler aux labours des propriétés royales de l'amont à l'aval du Nil, gardant les troupeaux royaux et aidant à la construction des monuments.»
Le quatrième volet, bien qu'un peu court, est le plus intéressant. Le docteur Hawass revient sur les fouilles réalisées par son collègue Mark Lehner en 1991, dans les vestiges du cimetière et de la ville où vivait l'équipe permanente des ouvriers, artisans et contremaitres qui travaillaient à l'édification des tombes royales. On y apprend que chaque équipe était divisée en deux groupes de mille ouvriers, portant chacun un nom (ex: Les Amis de Khéops) puis en cinq sous-groupes appelés Phyles (Tribus en grec). Ces Phyles portaient également un nom (Ex: Grand / Ceux de la Porte). La dernière division comptait 20 à 50 hommes baptisés Vie, Endurance, Perfection, etc. Tous ces noms ont été gravés sur les pierres par les ouvriers. On sait que la vie sur le site de construction était très organisée. Des fonctionnaires étaient chargés de l'approvisionnement en matériaux de construction mais aussi en nourriture. Les archéologues ont découvert plusieurs corps de bâtiments: des ateliers mais aussi des boulangeries.
La dernière partie est consacrée au pharaon Chepseskakaf et à la reine Khentkaous, les derniers représentants de la dynastie. L'avènement de la cinquième dynastie a entraîné l'abandon du site de Gizeh comme nécropole royale. Les cultes attachés aux complexes pyramidaux ont toutefois perduré encore cinq siècles. Les monuments ont ensuite été pillé et leurs matériaux ont parfois été réutilisés pour la construction de statues ou de bâtiments plus récents.
Source : Zahi Hawass, "La fantastique histoire des bâtisseurs de pyramides", Editions Rocher, juin 2009, 249 pages
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