Le chanbara (film de sabre) a ouvert au public occidental les portes du Japon historique et surtout l’univers guerriers des samouraïs. Parmi les œuvres les plus emblématiques on peut citer Les Sept Samourais Akira Kurosawa, La Légende de Musashi d’Hiroshi Inagaki (inspiré de l’œuvre d'Eiji Yoshikawa), Hara-kiri de Masaki Kobayashi, Le Samouraï du crépuscule de Yoji Yamada et Zatoichi de Takeshi Kitano. Aujourd’hui, la vie (et surtout la mort) des soldats nippons intéressent aussi les chercheurs du département des Sciences médico-légales de l’Université du Lancashire (UCLan) au Royaume-Uni.
Ten to chi to de Haruki Kadokawa (1991)
L’équipe du Dr Michael Wysocki, en collaboration avec leurs collègues de la St. Marianna University School of Medicine à Kawasaki au Japon, ont étudié les squelettes de combattants, morts en 1333, sur le champ de bataille de Kamakura, à une cinquantaine de Km au sud-ouest de Tokyo. Une partie d’entre eux ont été tués par leurs adversaires, tandis que les autres se sont suicidés immédiatement après l’assaut de la cité médiévale et la défaite. La bataille de Kamakura est l’un des évènements les plus importants du 14ème siècle. Elle marque, d’une part, la destruction du clan Hōjō (1199-1333) et le rétablissement des pouvoirs de l'empereur Go-Daigo (1288-1339) ; et, d’autre part, l’établissent shogunat des Ashikaga (1336-1573).
Amour et honneur de Yōji Yamada (2006)
Un examen détaillé des blessures infligées aux samouraïs des divers camps a révélé des informations cruciales sur le type de d'armes et de sabres utilisés, sur les techniques de combats, sur le rituel du "coup de grâce" et sur la coutume d'emporter la tête de son adversaire comme trophée. En effet, un grand nombre de combattants ont été décapités. Cette pratique s'explique par le fait, qu'au 14ème siècle, les vainqueurs n'étaient rémunérés que s'ils pouvaient présenter la tête d'un ennemi à leur supérieur.
Parmi les combattants, les scientifiques ont découverts les ossements d'une femme- samouraï. Il faut dire que sous le Shogunat de Kamakura, les femmes étaient particulièrement émancipées. Elles jouissaient presque des mêmes droits de propriétés que les hommes et devaient se soumettre aux obligations militaires à l'instar de leurs homologues masculins, assurant notamment des tours de garde.