Il est de l'archéologie comme de la végétation, le printemps est propice aux éclosions et autres épanouissements. Dans l'actualité récente, les découvertes de trésors fleurissent: pièces, bijoux, statuts... Allons faire un rapide survol de ces découvertes, le plus souvent accidentelles.
Les anglais souvent disent n'avoir pas connu d'invasion depuis le Normand Guillaume le Conquérant. Pourtant, une récente exposition, Royal River: Power, Pageantry and the Thames (la puissance, le faste et la Tamise) pour le jubilé de diamant de la reine, nous rappelle une autre histoire. Nous sommes en 1654, la première guerre anglo-néerlandaise se termine par une victoire militaire anglaise et la reconnaissance du "Navigation Acts".
Noel Malcolm, spécialiste de Thomas Hobbes et professeur au All Souls College de l'Université d'Oxford au Royaume-Uni. Dans un article paru dans le dernier numéro de The Historical Journal et intitulé An Unknown Policy Proposal By Thomas Hobbes, il présente un document inédit et non-daté dans lequel le fameux philosophe expose sa vision de la politique à mener dans la série de conflits qui opposa les Royalistes, les Parlementaires, les Covenantaires écossais et les confédérés irlandais, au cours de la Guerre des trois royaumes (1639-1651) et des guerres civiles (1642-1651) qui secouèrent l'Angleterre durant les règnes de Charles 1er et de son fils Charles II.
Les conquistadors espagnols ont introduit le cochon d'Inde en Europe après la conquête du Pérou en 1532. Une étude récente, dont les résultats sont parus dans le Journal of Archaeological Science, nous apprend que ces animaux n'étaient pas simplement considérés comme d'adorables petites curiosités et appréciés par les membres des hautes sociétés européennes, mais qu'ils avaient été largement adoptés comme animaux de compagnie dans les classes moyennes, dès le tournant des 16ème et 17ème siècles.
Souvent cantonnés au rôle d'accessoire de films d'horreurs, les têtes réduites ou tsantzas avaient avant tout un rôle spirituel chez les Shuars (péjorativement rebaptisés Jivaros (les sauvages) par les conquistadors), un peuple des forêts de la Haute Amazonie: posséder la tête réduite d'un adversaire abattu, empêche son esprit vengeur ou mulsak de venir vous hanter.
Le monticule de terre circulaire, situé près du château de Stirling en Ecosse, a intrigué des générations d’historiens. Sa construction est tantôt attribuée au légendaire roi Arthur, aux envahisseurs romains ou à l’aristocratie locale. Or une équipe d’archéologues, dirigée par le Dr Richard Jones de l’Université de Glasgow, lance cette semaine la première phase d’une étude géophysique du site et de ses alentours. La butte sera ainsi méticuleusement observée au scanner afin que les chercheurs puissent à avoir une meilleure vision de ses fondations et en déterminer l’origine.
Le professeur Mark Stoyle, de l'Université de Southampton, a montré récemment comment les historiens contemporains se sont laissés abuser par une campagne de propagande vieille de 350 ans. Les légendes populaires sur la guerre civile anglaise (1642-1651), qui opposa les Têtes Rondes (partisans du parlement) aux Cavaliers (les Royalistes)rapportent que les Parlementaires étaient terrorisés par un démon canin, compagnon du prince Rupert (1619-1682), comte palatin du Rhin, duc de Bavière et de Cumberland et neveu du roi Charles 1er d'Angleterre (1600-1649).
Les fouilles archéologiques, débutées l'an dernier à New Place, la maison de William Shakespeare (1564-1616) à Stratford-upon-Avon, reprennent ce mois-ci sous la direction du Shakespeare Birthplace Trust et de la Birmingham Archaeology, une branche de l'institut d'Archéologie de l'Université de Birmingham.
Hamlet, Prince du Danemark dans la pièce de William Shakespeare, était-il en fait irlandais ? C’est ce que prétend en tout cas le professeur Lisa Collinson, du Centre d’études Scandinaves de l’Université d’Aberdeen (Ecosse) dans un article paru dans la dernière édition de la revue scientifique Review of English Studies.
Grâce aux reconstitutions tridimensionnelles sur informatique, les historiens sont aujourd'hui capables de ressusciter des monuments disparus, voire des villes entières (cf: La Rome antique et Lyon au 18ème siècle) . Or, dans ce domaine, les chercheurs français ne se débrouillent pas mal du tout. Deux historiens de l'Université de Franche-Comté (UFC) ont ainsi recréer virtuellement plusieurs joyaux du patrimoine régional, national et mondial. Sur leur site internet, Héritage Virtuel, on peut ainsi visiter l'Abbaye de Vauclair et la Citadelle de Besançon en vidéos ou se promener dans les galeries du Le temple de Zeus à Cyrène en Lybie.