Le Devisements du Monde furent un succès dès leurs publications en 1298. Sa diffusion fut facilitée par l'utilisation du français (en langue d'oïl) lors de sa rédaction par Rustichello (ou Rusticien) de Pise sous la dictée de Marco Polo. Même si le livre laisse une grande part au romanesque, il servit de référence à des nombreux explorateurs et cartographes. Cependant, depuis l'époque moderne, le récit de Marco Polo est souvent mis en doute et décrit comme une compilation d'histoires entendues de la bouche de marchands. Réalité ou mensonge? La défense de Marco Polo progresse.
Marco Polo (1254-1324), l'un des plus grands explorateurs de l'histoire ne serait-il qu'un escroc qui n'aurait jamais dépassé les rives de la Mer Noire et se serait inspiré, pour son Livre des merveilles, des histoires rapportées par les marins perses ? C'est en tout cas ce qu'affirme le professeur Daniele Petrella de l'Université de Naples dans un numéro du magazine italien Focus Storia. En réalité, la mystification a été dénoncé, il y a plusieurs années, par Frances Wood, sinologue de la British Library à Londres, dans son essai intitulé Did Marco Polo Go to China? (Colorado; Westview Press, 1996).
Lorsque Ryszard Kapuscinski (1932-2007) était étudiant à la faculté d'histoire de Varsovie, Staline venait de mourir. Par frilosité politique, l'éditeur de la traduction polonaise d’Hérodote préféra en repousser la parution. Le livre est finalement sorti deux ans plus tard. Ryszard Kapuscinski travaillait alors pour le journal Sztandar Młodych et sillonnait la campagne polonaise à la rencontre de ses compatriotes. Son grand rêve était de traverser les frontières. Le journaliste ne fût pas déçu. Pour son premier reportage à l'étranger, sa rédaction l'envoya en Inde. Le voyage était long et il devait faire escale en Italie. C'est pourquoi, l'une de ses collègues lui fit cadeau d'un exemplaire des Histoires d'Hérodote, un compagnon idéal qui ne le quittera pratiquement plus.
Notre curiosité du jour est une momie, vieille de 3 800 ans, découverte dans le bassin du Tarim, dans la région autonome de Xinjiang (Turkestan oriental) à l'est de la Chine. La beauté de Xioahe est déjà renommée dans le monde de l'archéologie en raison de son extraordinaire préservation mais aussi parce qu'elle est d'origine caucasienne, c'est-à-dire européenne. Elle devait être la pièce maîtresse d'une exposition intitulée Secrets of the Silk Road (Secrets de la route de la soie) programmée au Penn Museum à Philadelphie pour début février. Or, notre célébrité a encore fait parler d'elle, la semaine dernière , puisque le gouvernement chinois a demandé l'annulation de l'évènement.
Pour compléter notre collection de cartes postales du père-noël russe dans l'espace, notre cabinet de curiosités s'enrichit aujourd'hui d'une série d'illustrations chinoises. Cette sélection comprend notamment des cartes de Nouvel An des années 1960 à 1990, célébrant les défis de l’astronautique.
C'est un petit musée, situé dans le district de Shijingshan à Pékin. Peu de gens y prête attention et les visiteurs masculins ont tendance à adopter un profil bas. Le site est en effet consacré à l'histoire deux fois millénaire des eunuques.
Notre curiosité du jour (cf photo de gauche) est une reconstitution de prototype réalisée par l'historien chinois Xu Quan Long. Il s'est inspiré d'un manuscrit du célèbre Charpentier Lu Ban, daté de plus de 2500 ans.
Il est généralement admis que les méthodes d'investigations du célèbre Sherlock Holmes annoncent les prémisses de ce que l'on appelle aujourd'hui la "police scientifique", dont les techniques se sont développées au cours du 19ème siècle en occident. Le Dr Edmond Locard (dont les travaux sont exposés aux Archives de Lyon jusqu'au 13 juillet 2010), qui est lui-même un lecteur assidu d'Arthur Conan Doyle, lui écrit en 1927 : « Toutes les fois que de jeunes gens me demandent conseil sur les lectures à faire pour se préparer à l’enquête criminelle, je leur indique toujours Sherlock Holmes » (…) « J’ai emprunté à vos livres plus d’une idée. ». En réalité, si Locard avait été sinologue comme Robert van Gulik, il aurait peut-être eu vent du fameux Xi Yuan Ji Lu, un traité de Song Ci (1186-1249) basée sur l'étude de plusieurs affaires medico-légales.
Si l'invention du mortier ne date pas d'hier, on sait aussi que chaque civilisation a mis au point sa propre recette, selon les ingrédients dont elles disposaient en abondance. Ainsi les Romains y ajoutaient-ils des résidus volcaniques, tandis que les Anglais utilisaient du sucre et les Praguois le mélangeaient à du blanc d'œuf. Une étude, parue dans la revue scientifique Accounts of Chemical Research, nous apprend aujourd'hui que les Chinois, eux, utilisaient un ciment composé de chaux et de riz gluant.
Un détail d'importance distingue ce soldat chinois en terracotta (cf photo de gauche) de ses compagnons de troupe. Il s'agit de l'un des 114 guerriers exhumés récemment à Xi'an, le chef lieu de la province de Shaanxi, considérée comme le berceau de la civilisation chinoise. Ce soldat d'infanterie de 2 mètres de haut présente différentes traces de coloration artificielle.